Hommages aux Héros de la Résistance

Le Souvenir Français, partout en France et dans le monde, oeuvre pour transmettre la mémoire de femmes et d’hommes qui ont oeuvré, au péril de leur vie, pour la Liberté. Leurs parcours sont pour chacun des exemples de courage et d’humanisme.

Chaque année, le Comité de Brive du Souvenir Français, avec le soutien des collectivités locales, et l’accord des familles, souhaite célébrer la mémoire 

23 septembre 2022 – Hommage à Roger GOUFFAULT

Inlassable témoin de notre Histoire

Quelle magnifique rencontre que celle de Roger Gouffault, quelle magnifique leçon de vie !
C’est la remarque que des générations de jeunes collégiens et lycéens se sont assurément fait.
Vous avez offert à tous, vous nous avez offert un magnifique credo résumé en deux verbes : résister et aimer.

Résister pour la liberté
Pour une certaine idée de la France et des Français.
Un pays indépendant et fort, un peuple qui ne se rend pas et ne se soumet pas.
C’est cela que vous avez défendu, tout au long de votre vie, Cher Roger Gouffault.
Les valeurs que vous avez fièrement portées sont celles de la France éternelle celle des Lumières, des Droits de l’Homme, celle de Gaulle, celle de Michelet et de bien d’autres illustres grands hommes de notre beau pays. C’est le refus intangible de toute haine, le refus de s’égarer, de sombrer dans des idées obscures et nauséabondes. C’est le refus du rejet de l’autre, différent en apparence, en culture, en coutume, mais tellement semblable en humanité.
C’est cela qui a fondé l’action du jeune homme de 17 ans que vous étiez, en septembre 1941, quand vous vous engagez pour défendre la liberté dans la Résistance avec les Francs Tireurs et Partisans (F.T.P.). Agent de liaison, puis à partir de mars 1942, agent de liaison inter-régional, sous le pseudonyme de Léon, vous transportez des armes, des explosifs et du matériel, cherchez des caches pour les Résistants et des endroits propices aux sabotages. Vous fabriquez aussi des mécanismes de bombes… Les missions sont de plus en plus nombreuses et dangereuses et c’est au cours d’une d’elles, le 13 décembre 1942, que vous êtes arrêté par la police française en civil alors que vous rentrez dans une de vos « planques » au 25 de la rue Grange aux Belles dans le 10e arrondissement de Paris. Votre chef de réseau, avec qui vous aviez rendez-vous, avait été suivi et arrêté; torturé, il avait fini par parler et donner des noms.

Vous ne parlerez jamais,
Condamné à mort, vous êtes déclaré prisonnier « N.N. » Nuit et Brouillard, suite à vos activités de résistance non prouvée par les nazis ; le 23 août 1943, vous êtes déporté vers le camp disciplinaire de transit de Neue Bremm en Allemagne. Puis, fin août 1943, ce sera le camp de concentration de Mauthausen. Vous connaîtrez le supplice de la montée des 186 marches avec une pierre de 25 à 30 kg sur le dos. Début 1944, vous serez transféré vers le kommando d’Ebensee où vous serez libéré par l’Armée américaine, le 06 mai 1945.

Revenu de l’enfer nazi, installé dans notre cité briviste avec votre épouse et votre fille, vous n’aurez de cesse de témoigner de votre terrible parcours, toujours sans haine, en diffusant inlassablement un message de fraternité et d’amour de votre prochain. Beaucoup de jeunes et d’un peu moins jeunes gardent dans leurs cœurs aujourd’hui et pour très longtemps, vos mots, votre bienveillance et vos immenses qualités humaines.

 

 

« Votre volonté de partager et transmettre à chacun votre vérité, LA VÉRITÉ, résumée pour moi en deux mots riches de sens : résister et aimer. Vous êtes et resterez un exemple. »

Laurent Richard

Président du Comité de Brive du Souvenir Français

29 janvier 2023 – Hommage à Adrien et Éva FAURE

Nous honorons la mémoire d’Éva et Adrien Faure, deux belles personnalités de notre Histoire, deux personnes unies par le cœur et par l’engagement pour notre Pays, pour notre France, libre et souveraine. Un engagement affirmé sans réserve, avant même la signature de la capitulation le 22 juin 1940, à Rethondes, sur les lieux-même – l’histoire est cruelle – de la signature de l’Armistice de 1918 ; certains y ont vu alors un nouvel Armistice, la réalité était toute autre ; c’était une reddition, pire un reniement; et cela Éva et Adrien Faure, l’avaient bien compris et c’était pour eux inacceptable !

Il fallait du courage et un sens aigu de la grandeur de la France; il fallait beaucoup de courage pour Résister, et œuvrer aux heures les plus sombres.
Sans hésiter, Adrien Faure, alias Dupré, répond présent, il devient personnalité clé auprès d’Edmond Michelet, alias Duval (pour voir Duval, il faut d’abord voir Dupré). Chargé de la propagande, il participe, avec quelques amis réunis autour d’Edmond Michelet, à l’élaboration et à la distribution dans les boîtes à lettres brivistes, le 17 juin 1940, du tract d’appel à la Résistance. Un jour avant l’appel du Général de Gaulle, ce tract reprend des extraits de l’argent de Charles Péguy « Celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend […] En temps de guerre, celui qui ne se rend pas est mon homme, quel qui soit, d’où qu’il vienne et quel que soit son parti. ». Son épouse Éva s’implique pleinement dans les actions, et tous les deux sont indissociables pour défendre leurs convictions et leurs idéo ; ainsi, ils rejoignent le Mouvement Combat, dès sa création par Henri Frenay, en aôut 1940.
Le 11 novembre 1942 marquera l’Histoire de notre Ville, Adrien Faure organisera pour COMBAT, et avec l’aide de tous les patriotes, la manifestation à l’occasion de l’anniversaire de la victoire de 1918. Une manifestation contre les Allemands qui envahissaient alors la zone libre. M. Faure écrira au retour de captivité « Vous souvenez-vous, chers compatriotes, de cet instant ? Quand la manifestation battait son plein, apparut soudain sur la place, l’armée d’occupation allemande ; la foule chantait à tue-tête la Marseillaise et criait : « Vive de Gaulle » encore plus fort qu’avant !»
Le 29 janvier 1943, fut une triste journée pour la Résistance dans notre région ; 20 membres de COMBAT furent – sur dénonciation d’un infiltré – arrêtés par les Allemands ; Adrien Faure était de ceux-là.

interrogés et suppliciés à Limoges au siège de la Gestapo, aucun ne parlera. Adrien Faure, comme ses camarades, subira les coups d’une extrême violence ; il ne dira rien allant même jusqu’à déclarer à ses tortionnaires en réponse à leurs questions « Tuez-moi si vous voulez, mais je ne peux vous le dire ; je l’ignore ».

Les interrogatoires et la détention au secret dureront trois semaines. Le 19 février au matin, direction Paris et la prison de Fresnes pour 5 d’entre-eux, pour les autres, dont Adrien, ce sera le camp d’internement de Compiègne. Le 8 mai, un convoi l’emmène vers l’Allemagne dans des wagons à bestiaux cadenassés. Deux jours de voyage et ce sera l’arrivée au camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen. « l’enfer et le bagne de la mort lente commençait pour nous », écrira-t-il après sa libération. Il faut se plier, se soumettre à la violence du lieu et aux conditions de vie inhumaines. Cela va durer deux ans. Le 20 avril 1945, les Armées Russes sont annoncées, à 20km environ du camp, s’en suivra une marche de la mort de 12 jours, « il faut marcher ou mourir, l’ordre est formel, celui qui s’arrête est abattu ». Enfin ce sera la Victoire et le retour au pays. Et la vie reprendra son cours et chacun sa condition humaine, depuis trop longtemps, perdue.

« Eva et Adrien Faure – sont la fierté de notre terre de Résistance, comme toutes celles et tous ceux de nos concitoyens, ils furent nombreux, quel que fût alors leur âge, qui se levèrent au milieu des ombres dans cette France qui n’était plus la leur, avec un dévouement, un sens du sacrifice absolus, et, au plus profond de leur cœur, cette flamme incandescente, intense et belle d’une certaine idée de notre France. La France indomptable, souveraine et debout face aux pires moments de son Histoire séculaire ; La France que tous ici rassemblés nous chérissons, berceau des Droits de l’Homme, qui prône la Liberté, l’Égalite, la Fraternité, et – permettez-moi d’y ajouter – l’unité et l’amour de son prochain.   »

Laurent Richard

Président du Comité de Brive du Souvenir Français

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9 avril 2024 – Hommage au Lieutenant Colonel Raymond FARRO

Le 2 avril 1944, mourait exécuté par la GESTAPO à Tulle, un héros français, Mort pour notre patrie. Ce héros, c’est le lieutenant-colonel Raymond FARRO ; il a toute sa place au Panthéon de nos Héros Français, ceux qui ont contribué de manière essentielle à la grandeur et à la Liberté de notre pays. Il est pour nous le « Jean Moulin Corrézien », pour reprendre la formule de l’Historien, notre Ami et conseiller historique de notre comité, François DAVID, dans son ouvrage « Visages de la Résistance en Pays de Brive »,

Le Souvenir Français avec le soutien de la Mairie de Brive a souhaité rendre hommage au Lieutenant-colonel Raymond FARRO, Chef régional de l’Armée Secrète de Combat, Mort pour la France, le 2 avril 1944, en organisant une cérémonie commémorative, mardi 3 avril 2024, Place Latreille, à Brive, au bas de la rue qui porte son nom, et à quelques mètres de son domicile familial où il fut arrêté, le 20 mars 1944.

Le « Jean Moulin Corrézien »

80 ans jour pour jour, après son exécution par la gestapo, sans jugement et après avoir été longuement torturé, celui qui était un des plus proches d’Edmond Michelet, celui qui avait organisé la Résistance dans la Région 5 comprenant huit départements dont la Corrèze ; qui savait tout et n’a jamais parlé, mérite d’être remis dans les mémoires des générations actuelles et d’être transmis aux générations futures. Il est un Héros patriote exemplaire, le «Jean Moulin Corrézien » comme l’avait nommé l’historien François DAVID, dans son ouvrage « Visages de la Résistance en Pays de Brive ». Raymond FARRO est une des plus belles figures de la Résistance, brillant Saint-Cyrien, capitaine du 126ème RI de Brive ; il a toute sa place au Panthéon de nos Héros Français, ceux qui ont contribué de manière essentielle à la grandeur et à la Liberté de notre pays.Il a donné sa vie au nom de la haute conception de la France qui était la sienne, une France belle et éternelle qui ne renonce pas, qui ne se rend pas.

Autour de M. Frédéric Soulier, Maire de Brive ; de M. Jacques Ranchère, Sous-préfet de Brive ; du Lieutenant-colonel Marc Amarger, commandant en second du 126ème RI, représentant le Colonel Paul Sadourny, Chef de corps ; de M. Xavier Kompa, Directeur de l’ONAC et de nombreuses personnalités, porte-drapeaux et membres d’associations mémorielles et d’anciens combattants, c’est l’hommage de toute la ville de Brive et des autorités de l’État, à un Héros de la République qui a été rendu pour l’Histoire et dans le cadre des commémorations du 80ème anniversaire de la Libération.

« Au plus profond de la nuit, le courage est un exemple ; Raymond Farro est un exemple ! »

Laurent Richard

Président du Comité de Brive du Souvenir Français

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